L’association AIRES LIEN
bénéficie d’un agrément depuis 1997 renouvelé le 4 janvier 2017.
AIRES LIEN
AIRES LIEN est une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 Août 1901. Poursuivant l’oeuvre engagée par Fernand Deligny dès 1967.
Elle a repris par fusion :
- L’Association AIRES créée le 22 mai 1978 avait pour objet de « mener une recherche méthodique, en particulier par les moyens audiovisuels sur ce qui est repéré d’un milieu humain par l’enfant, tout en aidant, au besoin matériellement les milieux qui se prêteraient à cette recherche.
- L’Association Le LIEN créée le 9 juin 1979 qui a pour objet : promouvoir par tous les moyens concrets d’entraide entre les permanents et les amis du réseau d’aires de séjour pour enfants autistiques fondé en 1967 par Mr Fernand Deligny.
L’Association AIRES LIEN créée le 30 octobre 1982 a pour objet :
- Promouvoir et gérer une structure d’accueil non traditionnelle et Expérimentale se composant de plusieurs lieux riches en repères permettant a des enfants et des adultes autistes de sortir de leur enfermement en référence à la démarche menée par Fernand Deligny et d’autres personnes dont Jacques Lin, Gisele Durand… depuis 1967.
- Poursuivre un travail de création artistique.
- Mener et promouvoir une recherche méthodique avec des moyens audiovisuels sur ce qui est repéré d’un milieu par des individus visant dans la vacance du langage mettre en oeuvre toutes activités concourant à la réalisation de ces objectifs
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Histoire
La structure d’accueil non traditionnelle et expérimentale « les Graniers » est agrée EEAH (Etablissement Expérimental pour Adultes Handicapés), géré par l’association Aires Lien. Elle s’inspire, prend racine et agit dans la continuité d’un mode de vie proche de personnes adultes autistes mutiques, initié à Monoblet depuis 1967.
1967 est le début de la tentative auprès d’enfants autistes mutiques, avec l’installation de Fernand Deligny à Gourgas, dans une demeure prêtée par Félix Guattari. Il s’y installe avec Jean-Marie, nommé Janmari, qui est le premier enfant autiste de ce lieu, suivi par bien d’autres.
1968 : arrivée à Graniers de F. Deligny et d’autres « accompagnants ».
1969 : Quand des parents ne peuvent pas ou ne peuvent plus s’occuper de leur enfant autiste, il ne reste à cette époque que la solution de l’hôpital psychiatrique. Maud Mannoni et Françoise Dolto envoient à Monoblet bon nombre de gamins mutiques ou donnent les coordonnées de Graniers à des parents désemparés. Il en vient de partout : Paris, Marseille, Lille, Lyon, la Corse, la Belgique, la Suisse… Pendant des années, les lieux de séjour survivent grâce à une caisse commune alimentée par l’argent que certains parents peuvent donner et parfois des dons d’amis ou partisans de cette tentative.
Dans le même temps un grand nombre d’éducateurs ou élèves éducateurs viennent «en stage» (notamment de l’école d’éducateur de PEYGNE (Aix en Provence), de Caen, de Carnon…)
1975 : le tournage de « Ce gamin, là » est terminé ; Parallèlement aux « cartes et lignes d’erre », une caméra 8mm devient un instrument de recherche et permet aux parents de voir leur enfant d’une manière différente.
Voilà que ces enfants qui arrivaient avec des épithètes comme : incapables, irrécupérables, inéducables, invivables... apparaissent tout à fait vivables pour peu que les circonstances le permettent.
De son coté, F. Deligny entreprend un long travail auprès des parents afin de les aider à percevoir, à comprendre ce à quoi se repèrent ces enfants vivant en dehors du langage.
1978 : les échos de « Ce gamins-là » sont importants. Étudiants, sociologues, psychologues, enseignants, journalistes, ethnologues, artistes… viennent voir ce qui se passe à Monoblet. Le Ministère de la Santé et l’Université de Lyon souhaitent apporter leur aide pour développer cette recherche. L’association Aires Lien est créée pour coordonner ces aides. De nombreux documents vidéo sont réalisés.
1982 : Tout ceci débouche sur un second long métrage « PROJET N » réalisé par Alain Cazuc qui circule dans bon nombre d’écoles d’éducateurs et d’établissements.
1980/1990 : ouverture. F. Deligny assure le contact avec l’extérieur : parents, institutions, publications de livres, journalistes radio: France culture ; radioscopie de Jacques Chancel, presse écrite : Le Monde, Libération, Le Nouvel Observateur…
Les activités s’ouvrent sur l’extérieur.
1996 : mort de Fernand Deligny à Monoblet.1997 : obtention de l’agrément par le département du Gard au titre de « structure d’accueil expérimentale non traditionnelle ». Gisèle Durand et Jacques Lin sont permanents et constitue une petite équipe de personnes motivées. Cet agrément avait déjà été proposé par Mme Simone Veil, alors ministre de la Santé. Mais Fernand Deligny avait esquivé la proposition.
2002 : mort de Janmari à Monoblet.
2019 : départ à la retraite de Gisèle Durand puis de Jacques Lin.
2020 : Une page se tourne et la vie de l’association Aires Liens continue, enracinée dans ce territoire des Cévennes. La relève est assurée par une équipe expérimentée, solidaire, qui a choisi de devenir «présence proche» auprès des 5 personnes autistes mutiques qui vivent à Monoblet depuis plus de 40 ans pour 2 d’entre eux, sans médicaments.
Ce « lieu d’accueil expérimental et non traditionnel » est aussi une page de l’histoire de ce pays des Cévennes. Une terre d’accueil en d’autres époques qui, avec son relief parfois tortueux, a su en partie « protéger des lieux de vie où des aventures alternatives se cherchent ».Suite à la mort de F. DELIGNY, Jacques et Gisèle font le choix et réussissent à poursuivre la démarche dans l'accompagnement de personnes autistes en recevant l'agrément par le département du Gard comme "structure d'accueil non traditionnelle et expérimentale".
Ce qui leur permettra de subvenir à leur besoins, d'être reconnus, d' embaucher des personnes pour les soutenir et leur permettre des moments de répit.
Aujourd'hui à la retraite " bien méritée", ils ont confié le lieu, les personnes autistes, dont deux d'entre elles sont là depuis l'âge de 9 et 12 ans, à la plus ancienne de leur employée.
Embauchée à l'âge de 19 ans, en tant qu' "aide à la personne", sa méconnaissance du monde de l'autisme a été un élément favorable dans son recrutement. Le partage de la vie quotidienne avec des personnes autistes en ayant comme modèle, référence, Mr et Mme LIN a été très formateur, et riche en "savoir- être". A ce jour elle est diplômée, responsable du lieu d'accueil et d'une équipe de 7 salariés.
L'équipe est solide, motivée, engagée et dépasse le rôle de "simples" accompagnateurs en étant "présences proches", de jour comme de nuit 365 jours par an ( en se relayant), dans la prise en charge des personnes accueillies, avec humanisme et bienveillance afin que
ce lieu perdure dans la quiétude et la réflexion éthique que nous on transmis nos prédécesseurs. -
Mission
La mission de l’association Aires Lien à Monoblet s’inscrit dans l’engagement n° 4 du 5e plan Autisme actuellement en vigueur, dont l’objet est la prise en charge de personnes lourdement handicapées.
Ce lieu de vie, de par son histoire, s’inscrit dans la prise en charge « longue distance » d’adultes handicapés (2 des 5 résidents actuels sont dans ce lieu depuis plus de 40ans). Il y a eu un très long cheminement pour ces adultes, avec une évolution spectaculaire (apaisement, participation aux tâches de la vie quotidienne, ouverture et relations avec d’autres, une certaine autonomie : être propre, s’habiller seul…).
Ce lieu non traditionnel et expérimental initié par Fernand Deligny connu et reconnu par de nombreux intellectuels et artistes depuis tant d’années, fait de la Magnanerie une sorte de laboratoire qui, au fil du temps, a réalisé de multiples documents : livres, documentaires, films, dessins.
Ces 2 aspects, une expérience riche d’enseignements et de documents, ainsi qu’une prise en charge « longue distance » de personnes lourdement handicapés, font de Graniers, un lieu unique et précieux.
« Les Graniers » est une Structure d’Accueil Non Traditionnelle et Expérimentale des personnes autistes mutiques. L’objectif de l’association est de promouvoir et gérer une structure d’accueil non traditionnelle et expérimentale permettant à des adultes autistes de sortir de leur enfermement, en référence à la démarche menée par Fernand Deligny et quelques autres personnes depuis 1967.
La longue fréquentation de personnes autistes mutiques a permis aux permanents de la structure d’entrevoir que le monde qui est le nôtre est constellé de repères que nous ne percevons guère, mais auxquels réagissent et se fient des individus mutiques. Repères furtifs et fragiles qu’un surplus de langage brouille rapidement.
Le projet du lieu est de proposer qu’une petite unité aide avec patience des personnes qui semblent «coupés du monde» ou «murés dans le silence» à s’insérer et à participer aux occupations et aux projets de cette petite unité, ainsi que de les aider à appréhender sans crainte le monde extérieur au lieu d’accueil sans vouloir les «semblabiliser» à tout prix. Leur proposer un quotidien paisible et riche en repères.
Pour qui vit proche de personnes autistes mutiques, il semble qu’elles ont un besoin très fort d’IMMUABLE, qui les sécurise face au monde qui les entoure et qui leur échappe sur bien des points. En attachant une grande importance au moindre geste ainsi qu’à l’organisation, la préparation et la présentation des activités, nous tenons à ce que ce coutumier soit le plus clair possible afin de permettre aux personnes accueillies d’avoir assez de repères pour prévoir ce qui va avoir lieu.
Mais un mode de vie ne privilégiant que l’immuable devient sclérosant et invivable pour les autistes qui, comme tout être humain, sont aux aguets d’évènements nouveaux. Il s’agit donc de trouver un équilibre entre l’IMMUABLE et l’IMPREVU.
Les lois du 2 Janvier 2002, du 11 Février 2005 et du 21 Juillet 2011 ont contribué à des changements mettant en exergue les notions d’égalité des chances et des droits. La personne handicapée est reconnue comme un citoyen à part entière et a droit à la compensation des conséquences de son handicap. -
Organisation
Les spécificités du lieu :
- Un accompagnement dans la quotidienneté, dans le « vivre avec », le partage réfléchi de la vie quotidienne comme support éducatif.
- Un accueil centré sur des relations de proximité, fondées sur une acceptation de la personne dans sa singularité et dans sa globalité.
- Un accueil en petit effectif : 5 personnes
- Un accueil déterminé par un projet personnalisé, issu d’une réflexion commune entre les responsables, l’équipe et les partenaires, visant l’apaisement, le rétablissement de liens sociaux, le cheminement de la personne accueillie pour la construction d’un projet de vie singulier.
L’aménagement des lieux est une préoccupation constante. Il permet de décomposer le plus possible les activités quotidiennes ou occasionnelles afin de les rendre le «plus lisibles» possible autant pour les activités à l’intérieur qu’à l’extérieur, autant dans les endroits familiers que dans les endroits nouveaux.
Toujours dans l’esprit de cet équilibre entre l’immuable et l’imprévu nécessaire à tout le monde, il y a les activités régulières et occasionnelles, sur le territoire de Graniers et à l’extérieur.
A la Magnanerie se déroulent les activités essentielles à la vie d’une petite unité. Les activités sont déterminées par les nécessités de la vie en commun et le rythme des saisons. Les résidents et les adultes référents vivent ensembles. Les pensionnaires participent à toutes les activités de la maisonnée, chacun en fonction de ses possibilités et ses goûts. Ainsi ils alternent des tâches ménagères (courses, cuisine, ménage..), des travaux (maçonnerie, jardinage, soins aux animaux…) et des temps de loisirs (promenades, randonnées, ateliers divers, sorties diverses ...).
Des activités régulières à l’extérieur ont lieu (randonnées toutes les semaines, restaurant, sorties diverses), d’autres occasionnelles, notamment des séjours vacances dans un gîte en Lozère, activités diverses dans des structures extérieures (chevaux, potiers, atelier modelage et céramique, sortie dans les familles des uns et des autres….).
Ce petit groupe de résidents est bien ancré dans son environnement. Ils font leurs courses dans les villages avoisinants, ont leur médecin « de famille » sur Monoblet, connaissent les infirmières du village lorsqu’il y a des vaccins à faire ou autres interventions, ce qui est l’occasion de construire des activités qui les mettent en relation avec le monde, de les ouvrir à l’Autre.
Ces autistes mutiques, qui refusaient parfois toute approche (médecin, dentiste, infirmières, visiteurs ...) auparavant, acceptent à présent, sécurisés et accompagnés, des actions autrefois impossibles : consultations médicales, piqûres, prises de médicaments, commerçants, amis, visiteurs, intervenants extérieurs... -
Objectifs
L’objectif premier du nouveau conseil d’administration et de l’équipe des accompagnants est de pérenniser « les Graniers » par une qualité d’accueil des résidents : un bien être unaniment reconnu tout développant la recherche initié par F. Deligny.
Le lieu de vie continue l’aventure après le départ à la retraite de Jacques Lin et Gisèle Durand sans qui rien n’existerait à ce jour.
L’association a de forts atouts :- un fort ancrage dans le temps, dans le territoire, une histoire solide qui lui donne tout son sens.
- une équipe solide, expérimentée, très ancrée dans le territoire, investie dans le projet de vie d’Aires Lien.
- une bonne santé financière avec un patrimoine immobilier.
- de nouveaux administrateurs qui arrivent et qui s’engagent fortement dans la vie de l’association.
- un « laboratoire » de recherche à travers tous les documents (livres, documents, interviews, biographies, films, cartographie, peintures….) réalisés depuis des années par Fernand Deligny et ses compagnons de route. Cette recherche se poursuit, notamment à travers le travail réalisé par l’association « l’Atelier de l’Aire », avec laquelle nous collaborons.
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Références
Film :
Aucun d'eux ne dit mot - Jacques LIN
Livre :
La vie de radeau - Jacques LIN
Film Documentaire :
Mr DELIGNY - Richard COPANS